Blog
Comment fonctionne le marché des changes ?

Comment fonctionne le marché des changes ?

Publié le 6 févr. 2023

Si vous vous rendez dans un pays hors Union européenne, ou que vous travaillez en tant que frontalier dans une zone n’utilisant pas l’euro comme monnaie officielle, vous serez amené à devoir “faire du change” (sauf si vous ne dépensez pas un centime, mais à ce moment-là, nous voulons vos astuces !) On appelle cela le “marché des changes” ou “Forex”. Alors, qu’est-ce que le marché des devises ou des changes ? Qui a créé le Forex ? Quelles sont les caractéristiques principales de ce marché et qui en sont les principaux acteurs ? Et enfin, quels sont les instruments du Forex ?

 

C'est quoi le marché des devises ?

Qu’est-ce qu’une devise ?

Avant de savoir ce qu’est le marché des devises, définissons ce qu’est une devise. Une devise, c’est une unité monétaire utilisée par un pays ou un État, qui peut être acceptée lors de transactions à l’étranger. Lorsqu’il s’agit de la devise à l’intérieur d’un pays, on parlera plutôt de monnaie.

Certains pays, comme la Suisse avec le CHF, possèdent une zone monétaire qui permet de faire circuler la monnaie plus facilement depuis et vers la zone euro. Ce système favorise les frontaliers pour qui l’échange de devises est régulier, notamment pour percevoir leur salaire en Euros.

 

Le marché des devises ou le marché des changes

Lorsque vous voyagez, que vous souhaitez acheter un objet ou que vous travaillez dans un pays avec une monnaie différente de la vôtre, vous devez réaliser un échange de devises entre votre monnaie nationale et la monnaie étrangère.

Appelé aussi Forex, abréviation pour Foreign Exchange, le marché des devises est un commerce d’investisseurs qui s’échangent des devises. Ces investisseurs peuvent être des banques, par exemple. L’échange (ou le trade) des devises se fait toujours par paire, c’est pour cela qu’on les appelle aussi paire de devises. Elles sont échangées l’une contre l’autre, ce qui signifie que l’achat d’une devise entraîne simultanément la vente de l’autre. Il s’agit donc de transactions basées sur l’offre et la demande.

Ces transactions ont un coût qui varie quotidiennement, justement en fonction de l’offre et de la demande sur le marché des changes. On appelle cela le taux de change. Il est propre à chaque devise et n’est pas complètement prévisible. N’hésitez pas à utiliser Telexoo pour obtenir le meilleur taux !

 

Qui a créé le trading Forex ?

Naissance du trading Forex

Le trading Forex ne date pas d’hier, mais alors pas du tout ! Même si l'appellation s’apparente aux temps modernes, l’échange de monnaie remonte au Moyen-Âge (oui, rien que ça). C’est la Chine, 3 000 ans avant Jésus-Christ, qui invente un système de monnaie à l’intérieur du pays. De fil en aiguille, avec le commerce qui s’étend et traverse les frontières, on en vient à devoir échanger sa monnaie pour payer dans la devise du pays. Des petites échoppes générales puis des boutiques spécialisées se chargent de ce travail : les bureaux de change naissent. On appelle ce système “l’étalon d’or (Gold Standard)”.

Bon, sachez tout de même qu’à l’époque, on échangeait son lingot d’or en monnaie. Et déjà à ce moment-là, le poids du lingot n’avait pas la même valeur selon la monnaie de change qu’on désirait. Le fameux taux de change voyait le jour, lui aussi. 

 

Le système d’échange moderne

C’est la Grande Dépression qui met fin à ce système, et c’est à ce moment-là que le Dollar américain (USD) devient la seule monnaie convertible en or, selon les accords de Bretton Woods.

Il faudra attendre 1973 pour voir un régime de changes flottant apparaître, et ce, pour toutes les monnaies : il s’agit d’un système fixant le taux de change en fonction de l’offre et de la demande. Notre système actuel, en somme. La référence à l’or dans les échanges monétaires est abandonnée en 1976, avec les accords de la Jamaïque.

Depuis les années 80, le marché des changes n’a cessé de fluctuer, notamment entre 1998 et 2002, en raison d’événements historiques ayant entraîné l’effondrement du marché comme l’entrée de l’Euro en 2002 et la disparition des monnaies individuelles des pays concernés, ou encore les attentats du 11 septembre 2001.

On aurait pu continuer à payer une consultation médicale contre un poulet, mais nos médecins d’aujourd’hui auraient de quoi faire des omelettes pour la population mondiale, donc bon (imaginez en ces  temps de Covid). Pour connaître tous les détails de l’histoire du change monétaire et devenir incollable, rendez-vous sur notre article dédié.

 

Quelles sont les principales caractéristiques du marché des changes ?

Le No Man’s Land financier

Même si vous échangez votre monnaie dans une banque ou un bureau de change avec un local physique, proche ou non de votre domicile, le marché des changes quant à lui, n’a pas de localisation précise. Il n’a pas de frontière physique. En somme, il est partout et nulle part à la fois. C’est-à-dire qu’il est possible d’échanger des euros contre des dollars américains simultanément dans plusieurs pays (et ce, à n’importe quel moment, car le marché ne dort presque jamais !)

Bien sûr, pour réaliser ces transactions, l’activité est répartie dans plusieurs endroits de chaque pays, dans le monde entier. Et malgré le Brexit de 2022, c’est toujours Londres qui détient la première place financière sur le marché des changes : 38,1 % pour le Royaume-Uni devant les États-Unis avec 19,4 % (source : Banque des Règlements Internationaux - Enquête triennale 2022).

La communication exclusive

Avant l’arrivée d’internet, les échanges se faisaient exclusivement par téléphone. D’ailleurs, on a l’image et le brouhaha en tête lorsqu’on parle de bourse : ça parle fort, il y a des papiers partout, un grand écran avec des flèches vertes ou rouges et des chiffres qui changent en permanence. Le boulot sans stress, finalement.

Pour le marché des changes, c’est surtout son réseau de communication privé et spécifique qui est l’une des caractéristiques principales. En effet, des communications téléphoniques permettaient l’échange d’informations financières en temps réel, diffusées ensuite par des agences de presse expertes et fiables comme Bloomberg ou Thomson Reuters.

 

Un marché de gré à gré

Un marché de gré à gré (ou Over The Counter - OTC) s’oppose au marché organisé. Un marché organisé est géré par un organisme privé ou public qui assure les transactions entre les parties sans avoir besoin de se connaître ou de communiquer, comme la Bourse.

Le marché de gré à gré, celui du Forex, fait intervenir un acheteur/emprunteur et un vendeur/prêteur qui réalisent leurs opérations et négocient leurs transactions directement ensemble. Les besoins de chacun sont exposés et les caractéristiques de la transaction (mode de règlement, montant, échéance) sont explicitées librement en face à face.

Un courtier peut intervenir, mais uniquement en tant qu’intermédiaire pour mettre en relation le vendeur et l’acheteur et faciliter la procédure de négociation.

 

Un système de code

On parle toujours de paire ou de couple de devises. Pour échanger une devise contre une autre, un système de code devise a été établi, afin de faciliter les transactions. Et avec 270 monnaies dans le monde, mieux vaut savoir les reconnaître !

Autrefois (jadis, au temps du téléphone comme seul outil de communication entre cambistes), on utilisait des termes précis : pour le franc, on disait dollar/paris pour éviter la confusion avec le franc suisse. Depuis, une normalisation est devenue nécessaire, notamment avec l’utilisation du réseau informatique. Un système de codification des devises voit le jour : l’I.S.O (International Standard Organisation) et la norme ISO 4217. Cette norme repose sur un code à la structure unique : on utilise les deux premières lettres du pays (le code ISO) + l’initiale de la monnaie, dans la langue du pays. Par exemple :

  • pour le Royaume-Uni, soit “Great Britain” dans la langue du pays : GB et la monnaie est le Pound : P. Le code ISO 4217 pour le Royaume-Uni est GBP ;
  • pour l’Australie et sa monnaie, le Dollar australien : AUD ;
  • ou encore pour la Suisse appelée Confédération helvétique et sa monnaie, le Franc suisse : CHF.

Seule exception à la règle, l’Euro, dont la codification est EUR. Il en fallait bien une !

Ce système de codification permet des échanges clairs et sans ambiguïté, quel que soit le pays sur le marché des changes.

 

Quels sont les principaux acteurs sur le marché des changes ?

Il existe de nombreux acteurs derrière ce système (plus complexe qu’on ne pense) du Forex. Les groupes bancaires sont bien sûr en tête d’affiche, notamment les organismes britanniques et américains qui ont la main mise sur le marché des changes, mais d’autres intervenants participent au fonctionnement des échanges :

  • les banques (entendez ici commerciales, c’est-à-dire ouvertes aux particuliers) :  elles interviennent directement sur le marché et doivent répondre à des attentes spécifiques comme procurer le market-making (les cotations) aux clients, les prévenir au maximum du risque de change et leur apporter des services pour le faire, réaliser des spéculations sur les marchés financiers. La part du marché la plus importante revient à la Deutsche Bank (10,9 %) ;
  • les banques centrales (à la différence des banques commerciales, on ne peut pas y ouvrir un compte ou faire un prêt) : elles interviennent sur le Forex pour leurs propres besoins à la demande du Trésor public ou d’une autre instance internationale de ce type. Elles ont pour mission de faire évoluer le cours de leur propre monnaie nationale en fonction de la politique économique du pays ;
  • les courtiers (OTCex, BGC Partners, etc.) : on les appelle également Brokers. Ils agissent pour les professionnels (banques, entreprises) et sont chargés de distribuer les informations du marché des changes en temps réel, de faciliter les transactions à travers une négociation et d’assurer la confidentialité des informations transmises à leurs clients ;
  • les cambistes : ils sont étroitement liés aux banques et assurent la partie des opérations physiques. La plupart du temps, ils ont leur spécialité (traders, ventes, arbitragistes). Ils disposent de moyens techniques précis (comme des outils de calcul spécifiques) pour intervenir sur le marché des changes.

 

Quels sont les instruments du Forex ?

Il existe 5 instruments utilisés par le Forex, qui ont chacun une fonction différente sur l’impact d’une opération financière.

  1. Swaps de change

    Il correspond à 50,7 % d’utilisation dans la moyenne quotidienne des transactions (source : Banque des Règlements Internationaux - Enquête triennale 2022).

    En anglais, “to swap” signifie “troquer, échanger”. Le swap de change consiste donc à échanger des devises simultanément à travers un achat au comptant (c’est-à-dire à J+2) et une vente à terme (à une autre date) et inversement. Plus simplement, le swap de change permet de réaliser ces deux transactions en même temps : on échange des euros contre des dollars américains de manière temporaire à une date définie (au comptant). Puis on réalise un deuxième échange, cette fois-ci de dollars américains contre des euros, à une date ultérieure. Cette opération est un stratagème pour se débarrasser temporairement d’une monnaie dont on n’a pas l’utilité contre une autre dont on a besoin à l’instant T.

  2. Change comptant

    Le change comptant représente 28,1 % des opérations en moyenne. C’est un outil qui fait intervenir une date de transaction (la date du jour ouvré de l’opération en question) et la date de règlement des devises (la date réelle où les monnaies sont échangées, soit à J+2 ouvré). La date de règlement est aussi appelée “date de valeur”, car elle permet de connaître exactement la date de mouvement des devises.

  3. Change à terme

    La part d’utilisation de cet instrument est de 15,5 % en moyenne. Le change à terme ou terme sec consiste à échanger une devise à une date ultérieure selon les besoins du vendeur et de l’acheteur. On peut ainsi choisir d’effectuer l’échange dans une semaine, un mois, voire même un an. Il s’oppose donc au change comptant dont la date de transaction ne peut être modifiée. Cette pratique a notamment été utilisée pendant des périodes de trouble économique (pendant les guerres, par exemple) afin d’essayer d’anticiper les fluctuations de change.

  4. Option de change

    Moins fréquemment utilisée, l’option de change ne concerne que 4 % des opérations malgré un usage qui remonterait à 1637 et qui aurait été notamment utilisé après l’adoption du régime de change flottant. L’option de change repose sur le droit, mais non l’obligation d’un acheteur ou d’un vendeur à réaliser l’échange d’une devise contre une autre sur un cours convenu, une date déterminée ou pendant une période négociée. Il s’agit donc d’une option d’achat (le call en anglais) ou d’une option de vente (le put).

  5. Swaps de devises

    C’est l’outil le moins utilisé, avec 1,7 % en moyenne. Il s’agit d’un savoureux mélange entre le swap de change et un swap de taux. L’acheteur et le vendeur s’engagent à échanger un paiement d’intérêts, c’est-à-dire le taux de change (à taux fixe ou variable dans l’une des deux devises ou les deux) dans une autre devise, et pendant une durée établie dans le contrat. Les avantages de ce type d’instrument sont qu’il permet de limiter les risques de taux et les risques de change simultanément, et de profiter des taux entre les marchés pour baisser les coûts.

 

De nos jours, le Forex représente le plus gros marché boursier dans le monde, avec le dollar américain qui représente à lui seul 87 % des échanges de devises. Si vous avez tout compris en théorie, mais que la pratique est encore floue, rejoignez Telexoo ! Nous vous proposons la transparence sur les taux de change et calculons en temps réel vos frais ! Maintenant, lorsque vous échangerez vos euros contre une autre devise, vous pourrez vous demander quel acteur n’a pas bien fait son travail pour que vous ayez autant de frais de change à payer ! On en viendrait presque à regretter les échanges en poules et poulets.

Partager sur

Rejoignez-nous dans nos communautés